Orientation de recherche : Sociologie politique

La fin des années 80 et le début des années 90 marquent une ère nouvelle pour l’Afrique, notamment l’Afrique centrale. La démocratie, longtemps rejetée aux calendes grecques par les peuples africains, au profit du monopartisme, fait à nouveau débat et soulève un certain nombre d’interrogations. Le Cameroun comme le Gabon, Etats d’Afrique centrale, s’inscrivant dans le champ de notre étude, ont connu depuis les indépendances, des régimes dictatoriaux, à parti unique, et n’ont aucune réelle pratique démocratique.
Cependant, le contexte international de l’époque : la chute du mur de Berlin en novembre 1989 et, le discours de la Baule en juin 1990, du président François Mitterrand ont été des facteurs déterminants à la démocratisation. Mais des analyses plus poussées montrent que des facteurs endogènes dessinaient déjà les changements à venir. Autrement dit, les facteurs externes précités n’ont été que des déclencheurs dudit processus.
Face aux pressions internes et externes, les présidents Biya du Cameroun, et Bongo du Gabon sont contraints de renoncer au monopole politique exercé par leurs partis-Etats (RDPC, PDG). Le Cameroun opte pour une démocratie par décrets, en adoptant une série de lois pour libéraliser le jeu politique. Le Gabon, au contraire, s’inscrit dans la logique d’une conférence nationale ouverte à toutes les forces vives de la nation.
Une décennie plus tard, le bilan reste mitigé, c’est le statu quo. Peu d’avancées significatives ont été constatées. La démocratie semble un vain mot pour le Cameroun comme pour le Gabon. Les fraudes électorales, la corruption, le manque d’impartialité de la justice, la violation des droits de l’homme, la censure des médias, les discriminations liées encore au sexe etc minent le processus de démocratisation.
C’est pourquoi, nous nous proposons dans nos travaux de recherche à venir, de nous attarder sur ceux là qui peuvent impacter positivement la société à savoir les femmes, acteurs incontournables, car représentant plus de la moitié de la population. Ensuite, les jeunes, qui sont l’avenir de demain, et donc les futurs dirigeants. Et dans une moindre mesure, la société civile, les partis politiques, les ONG et/ou associations, l’Eglise, qui constituent des protagonistes essentiels dans nos jeunes démocraties.
Si, notre première orientation de recherche, s’intéresse aux acteurs précités, comme artisans de la démocratie, nous nous réservons dans la seconde orientation de recherche d’aborder les instruments qui rendent possible le dit processus, à savoir les institutions, les mécanismes, les organes etc.

Olive Pulchérie Itoumba
Dr en Histoire moderne et contemporaine de l'université de Picardie,
Attachée de Recherche,
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Thèse :
Le processus de démocratisation en Afrique centrale de 1990 à nos jours : cas du Cameroun et du Gabon
 
 
   
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    Articles parus dans des revues et livres scientifiques à comité de lecture

    - Itoumba O.P., « L’Eglise au Gabon : évangélisation et montée en puissance des acteurs religieux en politique (1842 – 2015) »,?
    - Itoumba O.P., « Les femmes et la politique au Gabon (1956-2009) : une affaire d’État ou d’activisme féminin ? », Histarc, Revue gabonaise d'histoire et archéologie, n°2, janvier 2017, pp. 30-52.
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